J’avais envie de vous parler de ce roman qui a une place un peu particulière parmi mes autres textes. Il n’est pourtant pas ma première romance historique puisque je m’y étais déjà essayée avec les 5 novellas de « Psyché d’Anteros » et les 4 parues en numérique chez J’ai Lu. C’est d’ailleurs à cause (ou grâce à) de l’une des nouvelles appartenant au recueil Le Psyché d’Antéros : « Sigisbée » que m’est venue l’envie d’écrire La Morsure d’Éros. Ces deux textes mettent en scène des « vampires » (les guillemets ont leur raison d’être mais je ne vous en dirai pas plus), créatures pour lesquelles j’ai une fascination littéraire et personnelle et qui, manifestement, stimulent mon imagination, surtout s’il s’agit de les réinventer un peu ou de jouer avec eux. Arius de « Sigisbée » est donc de la même espèce que Pâris et Morghann de La morsure d’Éros… L’époque aussi est identique, mais l’action de La Morsure d’Éros se situe à Paris et non à Venise. Paris. Encore. Oui. Que voulez-vous, je nourris une passion pour l’histoire de cette Ville… Sans oublier qu’il ne me viendrait pas à l’idée de situer un de mes textes ailleurs qu’en France. Pour autant, si mon histoire se déroule à Paris et au XVIIIe siècle, époque réputée lumineuse, je n’avais pas envie d’écrire une énième romance tout en dorure et strass, satin et velours. J’avais envie d’aborder aussi du moins beau, du moins propre, un autre tableau que celui servi la plupart du temps dans les romances. Parce qu’il était plus intéressant à mes yeux d’évoquer un Paris oublié ou méconnu que Versailles ou sa Cour. Les grands, on les connait, on s’en souvient. Les petites gens, on les oublie. Pour le reste, j’avoue être particulièrement friande des romances historiques, mais…. Vous vous doutez bien qu’il devait y avoir un mais. Je ne sais pas si cela vous fait le même effet mais quand dans un résumé on m’annonce un libertin ou un débauché, eh bien c'est idiot mais je m’attends à découvrir un débauché ou un libertin… Sauf que je suis systématiquement déçue. Aussi séduisants soient-ils, ils restent somme toute drôlement sages et leurs mœurs vont rarement plus loin que la position du missionnaire… Bref, tout ça pour dire que j’avais envie de mettre en scène un débauché. J’en ai mis deux dont un doublé d’un beau salaud…(mais ça, ce n’est pas la première fois, n’est-ce pas) que j’ai dotés de mœurs «antiques» pour reprendre l’expression de Pâris lui-même, ce qui, presque logiquement me conduit à parler de l’aspect érotique de ce roman. La Morsure d’Éros est, pour l’instant en tout cas, le texte le plus charnel que j’ai pu écrire, qu'il s'agisse de mots ou de situations, et peut-être aussi vis-à-vis du code du politiquement correct de la romance historique (là encore situations et mots) Enfin, non, pas peut-être. C’est certain. Et même délibéré. J’avais très envie de briser les barrières convenues de la romance pour aller me promener hors de ses sentiers battus. J’avais envie de me lâcher... C’était un risque en soi, que j’ai sans doute accru en incluant des scènes MM ainsi qu’une scène MMM et une MFM. Un risque parce que ceux qui ne lisent pas ce genre de textes n’aimeront peut-être pas mon texte à cause de cela, parce que ceux qui ne lisent que du MM n’aimeront pas (ou ne me liront pas) en raison de l’histoire MF. D’autres feront la moue parce qu’ils estimeront que j’ai frôlé de trop près certaines limites, parce qu’il y a des mots crus, parce qu’ils trouveront l’écriture parfois trop empreinte de préciosité ou de poésie, parce qu’il y a des descriptions, parce que je n’arrive pas à m’interdire de glisser des références ou des détails… parce que… parce que… parce que…
Quoi qu’il en soit, j’ai adoré écrire cette histoire et je l’assume telle qu’elle est, avec ses défauts car elle ne peut pas en être exempte.
J’espère qu’elle fera passer un bon moment à certains (beaucoup si j’osais) d’entre vous. Que ce soit le cas ou pas, n’hésitez pas à m’en toucher un mot ou deux.
Oh, j’oubliais… Il n’est pas impossible qu’un personnage de « Siana » se soit faufilé entre certaines lignes…